En 2018, l’ARFOR, c’est ensemble pour demain!

Vous prenez actuellement quelques minutes pour vous informer sur l’ARFOR ou simplement passer un agréable moment en lisant cet Agora, et vous avez bien raison!

J’ai une petite histoire à vous raconter. Nous sommes dans un laboratoire de boulangerie, un laboratoire comme il y en a beaucoup en Romandie. Un jeune collaborateur est en train de rouler les pâtons pour faire des pains mi-blancs d’une livre, des pains comme on en trouve dans toutes les boulangeries de Romandie. Il y règne une odeur typique de pain chaud et une ambiance bon enfant. Notre jeune collaborateur se trompe dans les réglages de la machine, les pâtons ne sont pas de la bonne taille. Son collègue, un bon type empli de bon sens et d’expérience, le reprend calmement et lui fait comprendre son erreur. Une scène courante de formation que l’on peut rencontrer dans beaucoup d’entreprises romandes.

Il est déjà huit heures du matin, notre collaborateur regarde, par la fenêtre du laboratoire, le soleil qui se lève sur la campagne vaudoise encore brumeuse. Quel spectacle magnifique! Comme dans beaucoup d’entreprises romandes allez-vous me dire. Eh bien non pas tout à fait, car cette fenêtre-là est garnie de barreaux: nous sommes en prison!

Eh oui, savez-vous que les 95’000 kg de pain consommés au CHUV chaque année sont produits par les établissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe? Mais comme tous les détenus n’étaient pas boulangers-pâtissiers avant leur arrestation, la formation est une des voies permettant l’occupation productive, soit un premier pas vers la réinsertion.

La boulangerie n’est de loin pas la seule profession que l’on peut exercer en prison. Les cahiers d’école du CADEV utilisés par beaucoup de nos enfants sont produits par des imprimeurs et des relieurs formés durant leur séjour pénitentiaire. D’autres sont formés aux métiers de la restauration, d’autres encore au travail du bois. Mais l’approche pédagogique est importante, car certains n’ont pas terminé leur parcours scolaire et peuvent aussi souffrir de troubles divers.

C’est ce que j’ai appris, il y a deux mois, lors de l’apéritif de bienvenue des nouveaux membres de l’ARFOR, où je prenais un moment pour discuter de son job avec un formateur. Mais ce qu’il m’a dit m’a ému. Non pas qu’il ait commencé en me disant «moi, je suis actuellement en tôle!» Mais ce dernier m’a confié que ce public était très motivé et se donnait beaucoup de mal pour apprendre vite et bien. Oui ces détenus qui viennent de tous les horizons, qui ont fait les pires bêtises, ont eux très vite compris l’utilité d’une bonne formation.

Je suis heureux que l’ARFOR compte des Membres venant eux aussi de tous les horizons et formant dans des milieux allant de l’hôtel de luxe à la construction, de la prison à la banque. Oui on peut le dire: L’ARFOR, c’est ensemble pour demain!

Martin Déglon, Président de l’Arfor
martin.deglon@arfor.ch